Figure de proue de la nouvelle scène jazz, Anne Paceo est une batteuse, compositrice et leadeuse féconde qui a su créer un style singulier, identifiable dès les premières mesures. En témoignent sa nomination à l’ordre des « Chevaliers des Arts et des Lettres » en 2021, ses 3 Victoires de la musique et sa discographie prolixe, avec 7 albums et 3 EP à son actif.

Elle passe les trois premières années de sa vie à Daloa en Côté d’Ivoire, bercée par les percussionnistes qui répètent à côté de la maison familiale. A 10 ans elle découvre la batterie, qui deviendra son refuge.

A 12 ans c’est un hasard qui lui fera rencontrer l’improvisation, pratique de l’instant dont elle tombera éperdument amoureuse, représentant pour elle la liberté, l’abolition des frontières, la rencontre dans son essence la plus vraie.

De 2005 à 2009, elle étudie la batterie et la composition au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Elle est la première batteuse à intégrer ce département. Elle étudie avec Dré Pallemaerts et Riccardo Del Fra, qui la choisissent pour représenter le Conservatoire à l’International Association for Jazz Education à New-York. A cette occasion elle joue avec la légende Michel Legrand.

D’abord repérée comme accompagnatrice, elle joue et enregistre dans des esthétiques très variées depuis ses 20 ans auprès des plus grands noms de la scène musicale française et internationale, : Archie Shepp, Christian Escoudé, Rhoda Scott, Rick Margitza, Marcel Azzola, Henri Texier, Alain Jean-Marie, Leyla McCalla, Philippe Catherine, Sandra Nkaké, Jeanne Added, Melissa Laveaux, China Moses, ... pour n’en citer que quelques-uns.

En 2008 et 2010 elle publie ses deux premiers albums «Triphase» et «Empreintes», sur le label Laborie Jazz. Le succès est au rendez-vous et elle reçoit ses premières distinctions : le Django d’or nouveau Talent en 2009, puis sa 1ère Victoire du jazz dans la catégorie Révélation en 2011.

En 2012 elle publie «Yôkai», carnet de voyage sonore en quintet, inspirée par les cultures animistes japonaises. Entièrement composé, réalisé et arrangé par ses soins, elle y embrasse son indépendance et y affirme ses talents de compositrice.

En 2016 avec son 4e album «Circles» elle affirme son style et son écriture à la fois organique, foisonnante et généreuse, aux frontières du jazz, de la pop, de la musique électronique et des musiques du monde. Les critiques ne tarissent pas d’éloge, elle reçoit sa 2nde Victoire du jazz, cette fois-ci en tant qu’Artiste de l’année, et le groupe joue plus de 150 concerts à travers la France et le monde dont le chapiteau de Jazz in Marciac, le Winter Jazz Festival de New-York, le Vitoria Gasteiz festival en Espagne, ou encore le MIMO au Brésil.

En 2017 elle devient artiste associée au festival Jazz sous les Pommiers. Elle y joue le premier concert français de «Fables of Shwedagon», création avec un ensemble Hsaing Waing de Birmanie, qui fera l’objet d’un disque live éponyme paru en 2018.

S’en suivront de nombreuses créations dont : «Bright Shadows», qui fera l’objet d’un album éponyme en 2019, « Alegria » avec les brésiliens Daniel Santiago et Federico Heliodoro; «Rewind» avec les rappeurs américains Racecar et Mike Ladd et le Palestinien Osloob ; Et enfin, « S.H.A.M.A.N.E.S. », son 7ème album actuellement en tournée.

En 2019 elle est nommée pour la deuxième fois Artiste de l’année aux Victoires du jazz, et devient ainsi la seule artiste musicienne, femme et homme confondu.e.s, à recevoir deux fois cette distinction. La même année elle prend la route des plus grands festivals, théâtres et scènes nationales.

En 2020 elle publie l’EP « Samâ » mêlant trois titres live enregistrés à la Philharmonie de Paris et deux titres bonus enregistrés en studio. La même année elle est invitée en tant que « mentor » à la Montreux Jazz Academy pour enseigner aux côtés de John Mc Laughlin et des Snarky Puppy.

En 2021 elle fonde son propre label discographique, «Jusqu’à La Nuit» sur lequel parait l’EP «Circles live». Cette même année, elle devient artiste associée à la Scène Nationale Les Gémeaux (Sceaux) pour 3 ans. Elle y imagine plusieurs créations pluridisciplinaires mêlant la danse, les arts visuels et la musique..

Son titre « Sunshine », issu de l’album «Circles», est choisi par Kurt Elling pour sa tournée « Apparition Bridge: Music of Contemporary European Composers ». Elle y figure aux côtés, entre autres, de Kenny Wheeler, Michel Legrand, Jan Garbarek et Joe Zawinul.

En 2022, elle produit et publie son 7ème album «S.H.A.M.A.N.E.S.» . L’album se retrouve au top général snep plusieurs semaines, la release party a lieu dans une Cigale complète, la presse est unanime, Libération, Le Monde et Télérama lui consacrent des portraits. L’album se joue dans les plus grands festivals et scènes nationales.

En 2023, en parallèle de la tournée européenne de «S.H.A.M.A.N.E.S», et dans le cadre de sa résidence aux Gémeaux, elle crée la musique d’un ciné-concert sur le film muet « Nanouk l’esquimau », pour lequel elle compose et joue.

Toujours en 2023, elle publie 2 EP sur Jusqu’à la nuit, «B’sides» ainsi qu’un EP de remixes de «S.H.A.M.A.N.E.S ». À cette occasion elle propose à Chocolate Genius, Piers Faccini, Dombrance, Fakear ou encore David Walters de s’emparer de sa musique.

Enfin, elle travaille également à une création pluridisciplinaire pour l’Arsenal de Metz, conçue comme un duo entre sa musique et le dessinateur de bande dessinée Cyril Pedrosa.

En 2024, tout en travaillant sur son 8ème album «Atlantis» elle crée « WIZZ », un projet de mentorat exclusivement féminin, pour accompagner les femmes instrumentistes sur tous les aspects de leur carrière. Ce projet est une première en France, et est porté par la scène Nationale les Gemeaux et le festival Jazz sous les Pommiers.

En 2024 toujours, elle s’envole pour 2 mois à la Nouvelle-Orléans dans le cadre du programme de résidence artistique de la Villa Albertine pour travailler sur le Voodoo et le Hoodoo