Hiromi Uehara

Biographie

Hiromi Uehara

Née au Japon en 1979, à Hamamatsu, dans la Préfecture de Shizuoka, Hiromi débute le piano à l’âge de 6 ans et apprend la composition musicale en même temps dans une Yamaha Music School. Elle se produit avec Chick Corea à l’âge de 17 ans et passe un contrat avec le label jazz Telarc alors qu’elle est encore étudiante au Berklee College of Music de Boston. Depuis ses débuts sur la scène internationale avec l’album « Another Mind » en 2003, Hiromi a remporté consécutivement de grands prix de musique, comme en témoignent le New Star Award, qui lui a été remis aux U.S. Surround Music Awards pour son second album « Brain » et le Best Jazz Act Award, obtenu au Boston Music Awards pour son troisième album « Spiral ». Hiromi a joué en diverses occasions, notamment au Playboy Jazz Festival organisé au Hollywood Bowl à la suite du lancement en 2008 de son premier album « Beyond Standard », constitué de standards du jazz. Elle a également sorti un duo de piano avec Chick Corea en 2009, intitulé « DUET » (lancé en 2008 au Japon) et est apparue sur l’album du Trio Stanley Clarke « Jazz in the Garden » la même année. C’est en outre la seule artiste japonaise à avoir joué une semaine au jazz club Blue Note à New York pendant cinq années consécutives. Sorti en 2010, l’album de piano solo « A place to Be » (lancé en 2009 au Japon) est devenu n°1 du palmarès jazz américain Amazon.com et Hiromi a encore gagné en renommée en apparaissant sur la couverture de trois magazines de musique spécialisés. Elle donne en continu 150 concerts par an sur des tournées internationales d’une centaine de jours.

Quels sont les artistes qui ont eu le plus d’influence sur vous ?

Il y en a tellement… à brûle pourpoint, je mentionnerais Frank Zappa, Errol Garner, Martha Argerich, Vladimir Horowitz, Jeff Beck, peut-être même King Crimson ? La liste pourrait s’allonger indéfiniment…

Pouvez-vous nous livrer vos impressions sur les pianos Yamaha ?

Je pense qu’il faut rappeler que le piano est un instrument mélodieux, mais qu’il s’apparente aussi beaucoup à un instrument de percussion. Ainsi, outre les phrases lyriques, les rythmes jouent un rôle très important dans ma musique, et dans les concerts en solo, je suis également mon propre batteur. Je trouve qu’il est extrêmement facile sur un Yamaha de créer ma propre voix, tout en conservant le bon rythme. Le son est vif et clair et me permet de créer mes propres couleurs tonales. Cela est très important pour moi. J’écoute beaucoup de grands pianistes et je m’entraîne dur tous les jours pour pouvoir continuer à élargir ma palette sonore. Et avec le Yamaha, je peux émettre un son clair comme le cristal, ou encore l’enrober d’harmoniques chaleureux. Il est important pour moi d’avoir un piano qui me permette de faire cela et nul ne le fait aussi bien qu’un bon Yamaha. C’est la raison principale pour laquelle j’ai choisi Yamaha. Le travail du technicien est également important. Le piano doit être bien entretenu et accordé par un expert; bien que, malheureusement, cela ne soit pas toujours le cas partout dans le monde. Mais si le piano est un bon instrument et qu’il a été bien traité, ma liberté d’expression musicale est alors sans limite. J’aime vraiment me lier d’amitié avec de grands pianos… Ma musique dépend d’eux !

Que représente la musique pour vous, et plus précisément le piano ?

C’est mon premier amour, et c’est aussi l’amour de ma vie. Plus j’en apprends sur le piano, plus je suis confrontée à des choses que j’ignore, c’est une exploration sans fin. Je trouve cela vraiment intéressant. Et chaque piano a sa propre personnalité. J’ai l’occasion d’en rencontrer tellement lors de mes tournées. Un piano qui a été bien traité possède une personnalité équilibrée et heureuse, mais un piano qui a été malmené est triste et solitaire. Ainsi, chaque fois que j’arrive dans une salle de concert, je m’assois et je fais connaissance avec le piano. J’en joue de tout mon cœur jusqu’à ce que nous soyons en phase tous les deux, et prêts à jouer pour le public. J’ai le sentiment réel de devenir complice avec le piano. Après une tournée, je me souviens parfaitement de chacun des nouveaux pianos avec lesquels j’ai noué une amitié. Parfois, lors d’un concert en plein air, il arrive que le piano soit en mauvais état. Il dégage de la tristesse et parfois même, il me fait mal. Mais je m’assois avec lui et je passe une heure ou deux à m’efforcer d’en tirer les belles sonorités qui, je le sais, sont enfermées en lui.

Quels sont vos lieux de représentation favoris ?

J’ai de merveilleux souvenirs de la multitude de mes différents lieux de représentation et types de concerts. Par exemple, il y a de chouettes clubs intimes, comme le BlueNote à New York, où je communique si étroitement avec le public. Mais j’aime également les lieux qui sont tout l’inverse, les gigantesques festivals en plein air, tels que le Glastonbury et le festival Fuji Rock, avec leurs larges scènes et leur public gigantesque. Dans les clubs, je peux communiquer avec les individus, tandis que dans les festivals, cela s’assimile davantage à une communication avec la foule et l’énergie.

For example, there are nice intimate clubs, like the BlueNote in New York, where I have such close communication with the audience. But I also love the opposite, the huge outdoor festivals, such as Glastonbury and Fuji Rock festival, with their wide stages and massive audiences. In the clubs I can communicate with individuals, while at the festivals it is more like communicating with the crowd and energy.

Quel message adresseriez-vous à ceux qui apprennent le piano ?

Plus vous jouez, plus vous obtenez. Si vous approchez le piano avec affection, il vous le rendra. N’hésitez pas à lui parler comme certaines personnes parlent à leurs plantes. Plutôt que de dire que quelqu’un a amélioré son jeu, je préfère dire qu’il a développé une meilleure relation avec son instrument. Lorsque je joue bien, je perds conscience des frontières entre moi-même et le piano. Je ne sais plus où je finis et où le piano commence. Lorsque j’ai le sentiment de jouer particulièrement bien, j’ai envie de remercier le piano pour sa générosité. Je ne peux pas faire de la musique toute seule. Tout cela, c’est grâce à mon interaction avec cet instrument si charmant. N’êtes-vous pas de mon avis ?

Rémi Panossian

Rémi Panossian, pianiste de jazz né en 1983 à Montpellier, a fondé un trio avec Maxime Delporte et Frédéric Petitprez, connu pour ses concerts internationaux et ses albums acclamés, tout en étant également reconnu pour ses projets en solo et ses distinctions artistiques.