*1 Le concept était celui d'un séquenceur qu’on pourrait même utiliser pour composer dans un bus.

À mesure que les fonctions des séquenceurs MIDI se retrouvaient intégrées dans les synthétiseurs, comme ceux de la gamme SY, la demande pour des séquenceurs externes du type QX se mit à décliner. En dépit de cet environnement commercial peu favorable et s’appuyant sur un tout nouveau concept, Yamaha en profita pour lancer la série de séquenceurs QY.

Tandis que les SY sont des synthétiseurs intégrant un séquenceur, les produits de la gamme QY peuvent être décrits comme des séquenceurs possédant des générateurs de sons intégrés: non seulement on peut programmer des arrangements, mais on peut aussi les jouer. De plus, les QY proposaient des séquences préprogrammées dans différents styles musicaux – autrement dit, des pistes d'accompagnement complètes contenant les instruments de base, par exemple batterie, piano et basse – et pouvant être jouées simplement en programmant une séquence d’accords.

À cette époque, Yamaha commercialisait également une gamme de claviers arrangeurs, et ces instruments intégraient une fonction appelée Auto Bass Chord. Elle permettait à l’utilisateur de contrôler un motif de batterie et une partie de basse associée, en jouant d’une façon spécifique sur le bas du clavier. Par exemple, jouer la note Do du clavier lançait une séquence d’accompagnement en do majeur ; jouer en même temps la touche Si bémol faisait passer l’accompagnement en do mineur. Il existait de nombreuses autres façons d’indiquer les accords désirés : l’utilisateur bénéficiait ainsi d’un accompagnement automatique, avec ligne de basse, adapté à n’importe quelle séquence d’accords. La gamme de séquenceurs QY reprenait cette fonctionnalité en ajoutant piano, guitare et autres parties d’instruments pour compléter la basse et apporter des variantes d’accords ou des accords complémentaires créant une tension harmonique par exemple. Dès le QY10, tous les séquenceurs musicaux de cette série intégraient un générateur de sons AWM d’un grand réalisme. Ces produits attiraient aussi beaucoup d’attention par leur compacité, puisque la plupart étaient de la même taille qu’une cassette VHS. Ajoutez à cela bien d’autres fonctions innovantes, et on comprend pourquoi la gamme QY connut un très grand succès commercial.

L’apport le plus déterminant de ces séquenceurs était l’abondance de motifs intégrés et leur facilité de combinaison en arrangements. Par exemple, l’utilisateur pouvait créer sans effort une piste d'accompagnement en entrant un nom de séquence d’accords, puis en choisissant des motifs parmi différents genres musicaux, notamment rock, pop, jazz et dance. Autre secret du succès des QY : les patterns individuels, prévus à l’origine pour travailler son instrument, mais qui s’avérèrent parfaitement adaptés à la production musicale sérieuse. De plus, des fonctionnalités similaires à celles des séquenceurs QX permettaient d’entrer librement des mélodies, des solos ou toute autre partie, jouables ensuite à volonté par les touches du panneau utilisateur, disposées comme sur un clavier de piano. Outre les modèles tenant dans la main, comme les QY20, QY70 et QY100, Yamaha commercialisa des modèles plus grands, comme les QY300 et QY700. Toutefois, les versions compactes restaient plus pratiques à utiliser pour les guitaristes et les musiciens nomades, et devinrent les références du marché.

Ce concept de séquenceur orienté styles musicaux existe toujours aujourd’hui, en particulier dans l’arpégiateur des claviers de la gamme MOTIF. Une fonction très appréciée des professionnels, permettant de construire instantanément des parties d’accompagnement issues de différents genres musicaux, et qui continue à jouer un rôle majeur dans l’attraction qu’exercent les synthétiseurs Yamaha.

QY20